- PRÉLAT
- PRÉLATPRÉLATAu sens strict, le mot prélat désigne les clercs, séculiers ou réguliers, qui sont pourvus de la juridiction ordinaire de for externe: officiers majeurs de la curie romaine; évêques à la tête de diocèses, ainsi que leurs vicaires généraux et leurs officiaux; ordinaires des prélatures territoriales, comme celle de Tunis, confiées à un prélat, le plus souvent évêque, abbayes territoriales dont le territoire est soumis à la juridiction de l’abbé, telles celles de Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome, du Mont-Cassin et de Subiaco en Italie, de Saint-Maurice en Suisse; administrateurs apostoliques placés parfois à la tête d’un diocèse par le pape pendant la vacance du siège épiscopal; vicaires apostoliques en pays de mission, etc. Il faut ajouter le prélat mis à la tête d’une prélature personnelle, comme l’Opus Dei.En un second sens, les prélats sont des clercs à qui a été confiée une dignité romaine consistant à faire partie, avec des fonctions précises ou honoris causa , de la Maison du pape: protonotaires apostoliques, prélats d’honneur, chapelains...Tous ces prélats ont droit à l’appellation de «monseigneur», même s’ils ne sont pas évêques.• 1155; lat. médiév. prælatus « porté en avant, préféré »♦ Haut dignitaire ecclésiastique (cardinal, archevêque, etc.) ayant reçu la prélature à titre personnel. Prélats domestiques, certains clercs de la maison du pape. Caudataire, coadjuteur d'un prélat. « C'est l'auditeur de Sa Sainteté, [...] un des prélats palatins » (Romains).prélart ou (Saint-Pierre-et-M.) prélatn. m.d1./d MAR, TECH Grosse bâche goudronnée dont on recouvre les objets que l'on veut mettre à l'abri sur un navire, dans un camion, etc.— Spécial. (Saint-Pierre-et-M.) Anc. Grande toile qui servait à couvrir les tas de morues.d2./d (Québec) Linoléum. Rouleau de prélart.————————prélatn. m. Dignitaire ecclésiastique qui a reçu la prélature.————————prélatn. m. V. prélart.⇒PRÉLAT, subst. masc.DR. CANONIQUEA. —Dignitaire ecclésiastique qui a reçu l'ordination épiscopale (prélat majeur) ou une charge telle que celle d'abbé, de vicaire général, de prévôt du chapitre (prélat inférieur); clerc élevé par le Saint-Siège à la prélature à titre personnel avec juridiction spirituelle. Bon, digne, grand, saint, sage, vénérable prélat; dignité, titre de prélat; caudataire, coadjuteur d'un prélat; assemblée de prélats. Une foule de princes, de seigneurs, de prêtres, de religieux et de prélats. On remarquait parmi ceux-ci (...), les archevêques de Cologne, de Trèves et de Brême (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p.311). Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, des jeux taurins avaient été présidés par Mgr Rivière, prélat que son visage romain rend digne de la pourpre romaine (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p.515):• ♦ C'est le 23 mars que je rencontrai l'archevêque-ambassadeur. Ce prélat, d'une éminente piété, abordait les problèmes de ce monde avec l'évident souci de ne servir que la cause de Dieu.DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p.95.B. —En partic. À Rome, dignitaire ecclésiastique attaché à la maison pontificale ou à la Curie romaine, portant la couleur violette et ayant droit au titre de Monseigneur. Prélat (domestique) de Sa Sainteté; prélat de la maison du pape; prélat palatin, de cour, de Rome. Un regard de ce noir particulier à l'oeil du prélat romain (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p.77). Ce palais, ces gardes, toute cette gloire qui l'entoure [Pie XI] pourrait disparaître sans rien lui enlever d'un prestige presque accablant. On nous répétait: «Ce Vatican, ces camériers, ces prélats, tout ce luxe...» (MAURIAC, Journal 2, 1937, p.145).Prononc. et Orth.:[
]. WARN. 1968 [-
] et [-a]. À l'époque class. [-
] avait gagné certains mots en -at d'apr. les finales -as, -ât: chocolat, climat, etc. (d'apr. G. STRAKA, Formation de la prononc. fr. ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t.19 n° 1 1981, p.216). Ac. 1694 et 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist.1. 1155 «dignitaire ecclésiastique» (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 10382: Dubric, ki de Rome ert legat E de Karlïon [Carlion on Usk, Monmouthshire] ert prelat); 1690 prelat [de Rome] (E. FLÉCHIER, Oraison funèbre de M. de Montausier ds Rec. des oraisons... Paris, Libraires associés, 1808; p.198); 2. ca 1175 «chef», spéc. prelat de seint'iglise (BENOÎT DE STE-MAURE, Chron. des ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 8812). Empr. au lat. praelatus (subst. du part. passé signifiant «supérieur, préférable» de praeferre «(se) porter en avant» au propre et au fig.), le plus souvent au plur. «chef militaire, supérieur; noble» à basse époque (BLAISE Lat. chrét.); puis, à l'époque médiév. «évêque» (821 ds NIERM.), «chef d'une communauté monastique ou canoniale» (829, ibid.). Fréq. abs. littér.:592. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 1465, b) 817; XXes.: a) 310, b) 642.
prélat [pʀela] n. m.ÉTYM. V. 1155; lat. médiéval prælatus « porté en avant, préféré » de præ (en avant), et latus.❖♦ (Dans l'Église cathol.). Haut dignitaire ecclésiastique (cardinaux, archevêques, évêques, vicaires généraux, clercs) ayant reçu la prélature à titre personnel (prélats domestiques) ou appartenant à la maison du pape (prélats romains). ⇒ Clergé; pontife (→ État, cit. 94; immense, cit. 10). || Dignité de prélat. ⇒ Prélature. || Titre d'honneur donné à un prélat. ⇒ Monseigneur, monsignor. || Les protonotaires apostoliques sont prélats ipso facto. || Caudataire, coadjuteur d'un prélat.0 — C'est l'auditeur de Sa Sainteté, dit ensuite Dom Magloire (…) un des prélats palatins. À ce titre, il fait partie de l'antichambre secrète du Pape. Il a beaucoup d'importance. C'est par lui que passent les enquêtes sur les candidats à l'épiscopat. Il recevra le chapeau sous peu.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XIII, XIX, p. 177.❖
Encyclopédie Universelle. 2012.